BiodynamieValDeLoire

20 janv. 20225 Min

La question de l’innovation en matière d'agro-photovoltaïque : habillages ou réelles avancées ?

La question de l’innovation en matière d'agro-photovoltaïque : habillages ou réelles avancées ?

La question de la mobilisation de terres pour les nouveaux projets d'énergie renouvelable se heurte à l'acceptabilité sociétale (les démagos parleront d'appropriation sociale). Pour fixer un ordre de grandeur, Alexandre ROCHE, délégué général du Syndicat des Energies Renouvelables, estime à 3000 hectares par an les besoins de ses ressortissants. Même si on peut compter sur les effets d'une nouvelle réglementation imposant, sur les constructions des bâtiments de plus de 1000 m2, une végétalisation ou un dispositif de production d'énergie, les besoins en termes de surface seront très significatifs.

En regard des objectifs annoncés, il faudrait notamment doubler -selon notre ministre de la transition écologique- le parc éolien... ce qui s'avère difficile, non seulement pour des contraintes de localisation et d'efficience, mais aussi de rejet de la population civile. Or, la relocalisation de productions d'énergies, telle que visée par beaucoup de nos politiques, dont européens, marquera nos paysages français et certains discours ambiants sont pessimistes quant à "l'acceptabilité sociale" vis-à-vis des projets éoliens.

Aussi, solution la plus facile, "on" se tourne vers les fermes solaires. Après avoir mobilisé les terrains dégradés car présentant des pollutions avérées, les projets se heurtent à des terrains de moins en moins nombreux (ça, on ne saurait s'en plaindre)... et/mais peut-être aussi avec des surfaces petites, le plus souvent des friches industrielles, peu attractives pour les gros investisseurs voulant du chiffre.

Les arguments de lutte contre l'artificialisation des terres sont en train de tomber avec l'avènement et la promotion d'agro-photovoltaïques "vertueux" qui éloigneraient les artificialisations de terres que l'on a mis en œuvre par le passé en ne prenant pas en compte - ou très insuffisamment - la dimension environnementale dans ses composantes de respect de la nature et de la biodiversité, et en niant le rôle premier de l'agriculture : nourrir la population. Le principe est simple : c'est de concourir à surmonter les difficultés provoquées notamment par le dérèglement climatique que rencontrent les agriculteurs en pensant une synergie, une articulation entre production d'énergie via le photovoltaïque et la culture de la terre. Ainsi, par exemple, une vigne ne souffrira plus de surchauffe anormale de la terre, ou de gel ou encore de grêle... Bref, un monde réinventé, s'abritant sur la vertu d'une couverture artificielle protégeant la nature que l'on pourra continuer de dégrader sur un mode se rapprochant de la culture hors-sol, avec plus d'énergie produite par plus d'ensoleillement. L'ADEME va, probablement sur le début de l'année prochaine, diffuser un guide de bonnes pratiques sous l'autorité de Monsieur Jean-Michel PARROUFFE. Y serait mentionné un enjeu de projets photovoltaïques portant sur 28000 hectares à terme. J'attends avec scepticisme cette production intellectuelle afin de prendre connaissance des modèles préconisés et des indicateurs retenus. Nous sommes toujours sur des projets insensés d'agriculture déconnectés du vivant, effectués par des humains hors-sol, mais présentés sous un habillage politiquement correct. Il s’agit toujours de projets qui concourent à annihiler la nature et en faire un objet, sans référence à une humanité partie prenante d'une nature qu'il convient de respecter. On s’éloigne toujours plus de solutions mobilisant les forces de vie pouvant encore être activées dans la lutte contre le dérèglement politique. Cela relève d’une course en avant qui évite de s'attaquer aux causes premières des dérèglements climatiques. C'est aussi fournir l'occasion de rachat d'une bonne conscience... sans précisément conscientiser la lutte contre le dérèglement climatique à travers les relations de l'Homme et de la Nature, dans une coexistence harmonieuse.


 


 

AIR : Pollution invisible = pas d’actions tangibles

Il faut participer à une prise de conscience collective afin que nos politiques aient le courage de se saisir pleinement de la lutte contre la pollution de l’air.

Rappelons et faisons circuler l’information autour de nous : l’'OMS estime que chaque année environ 7 millions de décès prématurés sont dus aux effets de la pollution de l’air, dont plus de 4 millions en lien avec l’air ambiant. En France, Santé publique France a récemment publié (avril 2021) que l’exposition à la pollution de l’air ambiant par les particules fines (PM2,5) représente en moyenne pour les personnes âgées de 30 ans et plus une perte d’espérance de vie de près de 8 mois, et que chaque année près de 40 000 décès peuvent être attribués à cette exposition en France (voir le rapport sur le site https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/documents/enquetes-etudes/impact-de-pollution-de-l-air-ambiant-sur-la-mortalite-en-france-metropolitaine.-reduction-en-lien-avec-le-confinement-du-printemps-2020-et-nouvelle). À ce chiffre, il faut ajouter les morts dus à d’autres polluants. Ainsi, pour illustration, près de 7 000 décès annuels sont attribuables à l'exposition au NO2.

Il n’y a qu’un virage politique très significatif qui puisse inverser cette situation. Pour preuve : on estime à 1200 décès évités pendant le 1er confinement 2020 en lien avec une diminution de l’exposition de la population au dioxyde d’azote (NO2) et 2300 décès évités en lien avec une diminution de l’exposition de la population aux particules PM10 et PM2,5 (pour aller plus loin, voir l’excellente brochure très synthétique de Santé Publique France : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/documents/infographie/pollution-de-l-air-ambiant-enjeu-de-sante-publique-actuel-et-enseignements-du-confinement-du-printemps-2020-lie-a-la-covid-19.)

L’OMS vient d’abaisser de manière drastique, les seuils d’exposition, seuils de référence recommandés en 2021 par rapport à ceux figurant dans les lignes directrices sur la qualité de l’air de 2005seuils datant de 2005. Retenons deux chiffres : pour les PM2,5 (particules fines), le seuil annuel moyen a été divisé par 2 pour se fixer à 5 microgrammes par m3 (au lieu de 10) et pour le dioxyde d’azote (NO2), le seuil annuel moyen a été divisé par 4, passant de 40 microgrammes par m3 à 10 microgrammes par m3. De ce fait, si Lig’AIR appliquait ces seuils, leurs alertes pour pollution atmosphérique ne seraient plus du domaine de l’exception, mais du domaine du quotidien dans nombre de nos territoires !

Nos élus et nos administrations seront-ils à la hauteur de ces enjeux ? Afin de conforter ceux-ci dans ces actions, n’hésitez pas à sensibiliser votre entourage sur ce scandale de défaut de prévention qui nuit gravement à la santé de chacun.

Quelques chiffres agricoles inquiétants ou rassurants…

Dans l’agriculture où, entre 2010 et 2020, la France a perdu 101 000 exploitations agricoles, soit une ferme sur cinq. Tel est le constat accablant dressé par le recensement agricole 2020, dévoilé vendredi 10 décembre par le ministère de l’Agriculture.

Cependant la surface agricole exploitées demeure à peu près stable. D’où le renforcement des grandes exploitations : Seules, les grandes exploitations, avec 136 hectares en moyenne, ont vu leur nombre augmenter pendant cette période : 2 000 fermes ont rejoint cette catégorie depuis 2010.

Point positif : En dix ans, la part des exploitations en agriculture biologique a triplé, passant de 4 à 12%. 47 000 agricultrices et agriculteurs produisent désormais sous le label AB.

Signé : A.B.

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